COMMUNICATION

Rencontre avec Odile Vernier

Février 2020, je sors de l’hôpital Bichat et vois une nuée de caméras et micros. Malgré un ego certain, je pense que ce n’est pas pour moi. Mon fils me conforte dans mon analyse : le premier décès de la Covid vient d’être enregistré à Bichat.

Et ensuite, le confinement. Plusieurs remarques :

  • Toutes mes formations en media training ou communication de crise sont reportées
  • Le télétravail m’apprend qu’en vidéoconférence, il ne faut pas trop montrer ses interrogations, assentiments ou désaccords. L’image transmet beaucoup de messages. En revanche, les vidéo-conférences sont extrêmement productives et efficaces.

Je précise, je suis spécialisée en communication de crise et communication corporate avec les media.

La communication de crise est réellement pour moi une passion.

Pendant le confinement, j’ai essentiellement travaillé sur …la Covid. Comment annoncer le décès d’un salarié ? Comment démontrer que toutes les mesures barrière ont été mises en place ? Comment expliquer aux fournisseurs que les paiements seront différés ? Comment éviter que la presse ne s’empare du sujet ?

Pour certains groupes, je suis d’astreinte. Lorsque le téléphone sonne au milieu de la nuit, premier réflexe se lever pour être sûre de ne pas avoir fait un mauvais rêve en restant au lit. A titre d’exemple, un salarié délégué syndical ayant perdu les élections s’immole par le feu sur un site SEVESO ; il est immédiatement hospitalisé dans un centre hospitalier dont je suis le conseil. Je préviens l’hôpital de ce qui c’est passé. Vers 3 heures du matin, le téléphone sonne. C’est le centre hospitalier qui me préviens que le délégué syndical s’est enfui de l’hôpital… Je préviens immédiatement le directeur du site car j’ai peur qu’il revienne à l’usine pour tout faire sauter. Tous les cadres d’astreinte font des rondes sur le site pendant que le brulé dormait tranquillement dans un fossé. Il vaut mieux se lever dans ce cas pour ne pas croire que l’on a fait un mauvais rêve !

Ce qui est passionnant, c’est que la plupart du temps les entreprises sont en panique et ont du mal à hiérarchiser les priorités, les messages clefs, les publics prioritaires. Lorsque vous êtes à l’extérieur de l’entreprise, les priorités sont évidentes car vous n’êtes pas sous pression. Une seule fois, j’étais sur un site SEVESO lorsqu’a retenti la sirène indiquant une fuite chimique. J’avoue que j’ai fait comme les membres du CODIR et me suis postée derrière une fenêtre pour essayer de comprendre. Heureusement, pas de dégâts. J’avoue que sous la pression, je n’aurai certainement pas été aussi efficace que lorsque je suis tranquillement derrière mon bureau.

Ce que je fais :

  • Des books de crise (toutes les crises possibles pour l’entreprise, tous les messages à transmettre etc.)
  • Des interventions à chaud lorsqu’une crise arrive
  • Des formations d’une journée (ou plus) à la communication de crise

Ce que je vous souhaite :

    Ne pas avoir de crise trop importante, certaines entreprises ne s’en sont pas remises

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